Sur le bord de la piste longue de 63 km reliant Tsihombe à Beloha, c’est le défilé de tombeaux familiaux alors que nous traversons deux seuls petits villages. Beloha est une petite ville de 15’000 habitants environ ; l’électricité publique est installée mais cela fait actuellement cinq jours et nuits qu’il y a délestage.
Comme dans toutes les autres Communautés, c’est toujours un plaisir partagé de se retrouver ensemble, plus particulièrement encore dans ces régions si isolées de tout. Ces religieuses apprécient en effet un appui extérieur, une présence, des échanges qui leur permets de ne pas se sentir seules face aux difficultés, elles qui sont toute l’année confrontées aux dures réalités des gens « laisser pour compte ». L’an passé, qui fut une période particulièrement sèche dans la région, sans quasi aucune récolte, c’est plus de 1’000 personnes par jour qui se réfugiaient à la Communauté pour manger. Aujourd’hui encore, un programme nutritionnel spécial a été mis en place pour 90 nourrissons, 100 enfants dénutris et 170 adultes très affaiblis par une sous-alimentation récurrente. La cantine scolaire accueille 300 élèves. Cette année 2022 s’annonce également très difficile ; la pluie boude et rien ne pousse.
-
-
Sœur Berthine, responsable du social, est une passionnée de jardinage qui transmet son savoir à toutes les personnes qui gravitent autour d’elle. Un grand nombre de femmes en brousse profitent de ses nombreuses variétés de plants qu’elle sème dans le jardin potager de la Communauté. Plus tard, elle visite les femmes bénéficiaires de ces plants et récompense les meilleures jardinières. Une belle façon de motiver les gens à acquérir une certaine autonomie alimentaire.
En partant à la recherche d’un véhicule pour me rendre à Amboasary, de bonne heure le matin, que d’émotions de constater qu’un grand nombre de pauvres, de familles sans revenu, n’ont pas de logis et dorment dehors, à même le sol. Des corps tremblent sous des couvertures usagées, laissant le froid les envahir. Comment admettre de tels drames alors que le pays regorge de richesses ?
Le camion avec lequel je voyage donne des signes de faiblesse ! Quelques petits arrêts passagers puis « l’évanouissement » de la machine. Je termine mon périple sur un pont de camionnette.
A l’école primaire de la Communauté des Sœurs Filles de la Charité, j’ai le privilège de visiter quelques classes, dont celle qui compte le plus d’élèves ; ils sont 82 à suivre assidûment la leçon de l’instituteur. Respect pour ce Monsieur qui n’a pourtant pas une paye de Ministre ! Le salaire officiel d’un enseignant primaire est actuellement de 250’000 Ariary, soit environ 60 Euros/mois. La pauvreté est également bien présente ici à Amboasary, la Communauté distribue 396 repas par jour à des enfants vivant dans une grande précarité.
Sœur Isabelle demande de prier pour un homme gravement malade (José) qui a l’intention de devenir prêtre. Des intentions de prières également pour tout le pays qui souffre d’insécurité grandissante.
La Communauté des Sœurs Filles de la Charité de Tanambao située au cœur de la ville de Fort Dauphin accueille beaucoup de pauvres qui frappent à leurs portes. La construction de treize petites maisons à l’extérieur de la ville pour des familles sans le sou a été financée par la Communauté. L’achat de terrain cultivable avec la participation des intéressés, si petite soit-elle, est l’objectif des religieuses. La dignité de ces « oubliés » de la société ne pourra être que renforcée.
Des douleurs incommensurables ne quittent plus Florencia, atteinte d’un diabète intraitable selon les médecins. A 20 ans, cette bachelière désirant poursuivre ses études, a été terrassée dans son élan. Sœur Claire demande de prier pour elle.
Amitié, François